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L’origine génétique des grosses cuisses : ce qu’il faut savoir

Plus de 10 % des femmes seraient touchées par une accumulation disproportionnée de graisse au niveau des jambes, sans lien avec les habitudes alimentaires ou l’activité physique. Le phénomène persiste même face à des régimes stricts ou à une pratique sportive régulière.

Ce trouble, souvent confondu avec l’obésité ou la rétention d’eau, reste largement méconnu du grand public et du corps médical. Les diagnostics erronés entraînent des années d’errance et d’incompréhension, alors que des solutions existent pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées.

Pourquoi certaines personnes ont-elles des cuisses plus volumineuses ? L’héritage génétique du lipoedème

Le lipoedème a longtemps été assimilé à tort à une simple surcharge pondérale. Pourtant, il s’agit d’une maladie chronique qui reste encore largement dans l’ombre. Ce trouble cible en majorité les femmes, souvent dès l’adolescence ou lors de grands bouleversements hormonaux comme la grossesse. Ces périodes favorisent une accumulation inhabituelle de graisse dans les jambes, sans que l’alimentation ou l’activité physique ne jouent un rôle déterminant.

L’aspect héréditaire du lipoedème ne fait plus de doute. Voir plusieurs femmes d’une même famille touchées n’a rien d’exceptionnel. Certains gènes semblent favoriser la multiplication et l’augmentation de volume des cellules graisseuses sur les membres inférieurs.

Face à cette graisse, ni les régimes ni les séances de sport intensives n’en viennent à bout. Le tissu adipeux lié au lipoedème ne réagit pas comme celui qui s’accumule lors d’une prise de poids globale : il ne fond pas sous les privations caloriques, il ne s’efface pas à la salle de sport. Résultat, cette prise de volume très localisée contraste avec le reste du corps. Une disproportion qui pèse lourd, tant sur le plan physique que psychologique.

Les scientifiques continuent de sonder les ressorts du lipoedème. On sait que les œstrogènes et l’hérédité entrent en jeu, mais le puzzle n’est pas encore complet. De récentes études évoquent aussi des anomalies du tissu conjonctif et de la circulation locale, qui favoriseraient ce stockage résistant dans les jambes. L’environnement familial et les bouleversements hormonaux précoces expliquent pourquoi le lipoedème s’installe souvent très tôt, parfois dès le début de l’adolescence.

Reconnaître le lipoedème : symptômes, différences avec d’autres pathologies et impact au quotidien

La maladie des jambes poteaux se repère à plusieurs signes spécifiques, que l’on confond trop souvent avec les effets d’une prise de poids classique. Dans la plupart des cas, le lipoedème provoque un gonflement symétrique et bilatéral des membres inférieurs, des hanches jusqu’aux chevilles, tout en épargnant les pieds. La peau demeure souple, parfois granuleuse, et la zone concernée devient sensible à la pression.

Les manifestations du lipoedème sont rarement discrètes : douleurs spontanées ou au simple contact, sensation de lourdeur dans les jambes, apparition facile d’ecchymoses sans choc notable. Contrairement à l’insuffisance veineuse ou au lymphoedème, cette maladie ne s’accompagne ni de gonflements matinaux au niveau du pied, ni de signes veineux marqués. Le test du godet, souvent utilisé pour repérer un œdème, reste négatif ici, un détail qui aide le médecin à faire la différence.

Quelques éléments distinctifs

Voici les signes qui caractérisent le lipoedème et permettent de le différencier d’autres affections :

  • Répartition harmonieuse de la graisse sur les deux jambes
  • Respect des pieds (pas de gonflement sous les malléoles)
  • Douleurs invalidantes lors de la marche ou du simple contact
  • Résistance à la perte de poids malgré régime et activité physique

Au quotidien, le lipoedème dépasse de loin la question de l’apparence. Marcher devient pénible, la fatigue s’installe, s’habiller relève parfois du défi. Cette gêne physique s’accompagne souvent d’une grande souffrance psychologique, accentuée par le manque de reconnaissance du trouble et la difficulté à obtenir un diagnostic précis.

Jeune homme assis sur un banc dans un parc verdoyant

Quels traitements existent aujourd’hui et pourquoi consulter un professionnel de santé fait toute la différence

Rien n’y fait : ni régime drastique, ni sport à outrance. Les amas graisseux du lipoedème restent insensibles aux méthodes classiques, ce qui laisse souvent les patientes démunies. La solution passe par une prise en charge globale et sur mesure, orchestrée par plusieurs professionnels.

La prise en charge conservatrice reste la première étape. Les bas de contention allègent la sensation de jambes lourdes, freinent l’aggravation et stimulent le retour veineux. Le drainage lymphatique manuel, assuré par des kinésithérapeutes spécialisés, aide à éliminer l’excès de liquide et à réduire la douleur. La pressothérapie s’ajoute à l’arsenal : ces massages pneumatiques séquentiels apportent un soulagement bienvenu lors des crises inflammatoires.

Certaines structures, à l’instar de l’hôpital Américain de Paris, mettent en place des protocoles adaptés aux patientes atteintes de lipoedème. La crénothérapie (cures thermales) peut aussi améliorer les symptômes et la qualité de vie, en particulier pour celles chez qui la surcharge pondérale se concentre dans les jambes.

Dès les premiers doutes, prendre rendez-vous avec un médecin vasculaire ou un spécialiste du lymphatique s’impose. Eux seuls sont capables de confirmer la présence d’un lipoedème, d’écarter d’autres pathologies comme le lymphoedème ou l’insuffisance veineuse, et de proposer un traitement réellement adapté. Leur expertise évite les fausses pistes et les conseils qui ne font qu’aggraver le sentiment d’impuissance.

Le lipoedème, longtemps resté dans l’ombre, commence à sortir du silence. Face à lui, l’action concertée de la science et de la vigilance collective pourrait bien changer la donne, et permettre à celles qui en souffrent de reprendre, enfin, pied dans leur propre vie.